Le budget fédéral récemment dévoilé au Canada est un indicateur clé des priorités et du soutien du gouvernement. Cette maxime qui ne date pas d’hier est aujourd’hui plus pertinente que jamais : le budget devrait démontrer que les dépenses du gouvernement correspondent à ses discours.
Le budget prend des mesures importantes afin de résoudre certains enjeux clés, comme le soutien au Fonds de croissance du Canada et l’Agence canadienne d’innovation et d’investissement. Le budget annonce aussi d’importantes dispositions destinées à financer le Programme des travailleurs étrangers temporaires (TPEP) et à mettre en place un modèle d’employeur de confiance, deux progrès dans la lutte contre les pénuries chroniques de main-d’œuvre.
Ce budget, toutefois, rate la cible quant à la priorisation spécifique du secteur manufacturier des produits alimentaires, de santé et de consommation. Il est plus important que jamais de compter sur des produits essentiels disponibles et à prix abordable, mais alors que l’inflation préoccupe plusieurs familles canadiennes, le budget ne fait pratiquement pas mention de ce secteur.
La production des produits d’épicerie et de pharmacie dont les Canadiens dépendent fait figure de parent pauvre par rapport à d’autres secteurs, en dépit du fait que la fabrication de produits alimentaires, de santé et de consommation procure plus d’emplois aux Canadiens que tout autre secteur manufacturier et joue un rôle essentiel dans la vie quotidienne des Canadiens.
Aucune priorité ne devrait précéder celle de veiller à ce que les Canadiens puissent trouver les produits alimentaires, de santé et de consommation dont ils ont besoin à des prix qu’ils peuvent se permettre. L’argent servant à renforcer l’approvisionnement de ces produits essentiels pour les Canadiens constitue à la fois un investissement dans la main-d’œuvre, les petites entreprises et les communautés canadiennes. La fabrication de produits alimentaires, de santé et de consommation procure 350 000 bons emplois. Quatre-vingt-dix pour cent des membres de PASC comptent moins de 100 employés.
Le secteur diversifié de la fabrication des produits alimentaires, de santé et de consommation est au cœur même de l’économie canadienne et représente un puissant facteur potentiel de croissance. Le fait de renforcer notre secteur manufacturier et nos chaines d’approvisionnement domestiques profiterait aux entreprises de tout taille, tout au long de la chaine de valeur, des agriculteurs aux détaillants, en passant par les manufacturiers, et bien d’autres encore.
Le caractère essentiel de notre secteur est devenu encore plus évident après deux années de pandémie de la COVID-19, maintenant suivie de ruptures constantes de la chaine d’approvisionnement, d’une inflation persistante et de la menace imminente d’insécurité alimentaire après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le gouvernement ne peut se permettre de rater d’autres occasions de prioriser la fabrication de produits alimentaires, de santé et de consommation et tous les intervenants de la chaine de valeur doivent s’unir afin de soutenir l’innovation et le choix des consommateurs.
Les avantages possibles sont importants. À l’heure actuelle, à peine 25 pour cent des entreprises sondées en 2019 par PASC disent chercher à augmenter leur production au Canada. Près de 50 pour cent déclarent songer à développer leurs opérations ailleurs. Les coûts d’exploitation non-concurrentiels, les pénuries de main-d’œuvre persistantes et croissantes et l’absence d’incitatifs pour ce secteur au Canada jouent un rôle clé dans ces considérations.
En priorisant l’action destinée à éliminer ces contraintes, on pourra faire du Canada un endroit plus attrayant pour l’investissement et l’innovation et ainsi profiter aux familles, aux communautés et à l’économie du Canada.