Ces derniers temps, les grands titres tournent autour de rumeurs « d’inflation d’avarice » dans le secteur de l’épicerie au détail. Malgré des signes de soulagement, il semble que certains tentent toujours de pointer du doigt des coupables plutôt que d’avance de véritables solutions.
Plus tôt cet été, le Comité permanent de l’Agriculture et de l’agroalimentaire publiait les résultats de son analyse en profondeur de l’abordabilité de l’épicerie, un défi auquel les consommateurs du Canada et du monde entier sont confrontés depuis le tout début de la pandémie de la COVID-19. Le rapport de ce Comité conclut que les prix des aliments, sans surprise, sont tributaires d’une gamme variée de facteurs systémiques. Le Comité n’a découvert aucune preuve de « gonflage » de prix par les acteurs de la chaine d’approvisionnement alimentaire.
L’inflation serait plutôt un enjeu infiniment complexe qui ne peut être attribué à une cause unique. Des facteurs mondiaux comme les importantes augmentation de coût des moulées, des fertilisants et du carburant, combinés aux aléas de la météo, aux interruptions de chaine d’approvisionnement et au manque de main-d œuvre, font tous partie de cette équation.
Les entreprises alimentaires canadiennes s’efforcent sans relâche de gérer de leur mieux ces défis et de continuer à livrer aux Canadiens les produits auxquels ils font confiance. Une récente étude menée par Ubuy signale qu’en dépit des coûts accrus, l’inflation du prix des aliments au Canada demeure moindre que chez la plupart de nos pairs économiques du G7.
Certains signes encourageants indiquent que l’inflation ralentit. Les prix du gaz naturel et du maïs sont à la baisse, mais les variations du prix des intrants comme le transport et les ingrédients prendront un temps considérable à se manifester dans les processus manufacturiers et à l’épicerie. La situation s’aggrave davantage par l’impact continu de la règlementation gouvernementale en matière d’étiquetage et d’emballage qui vient imposer un stress financier supplémentaire à l’industrie, au moment même où des efforts critiques d’amélioration et d’innovation pourraient atteindre le même but de stabilisation de la hausse des coûts.
Néanmoins, PASC et ses membres ont collaboré avec des partenaires responsables de toute la chaine d’approvisionnement afin d’en accroitre la résilience et de soutenir ces chaines d’approvisionnement essentielles.
Le rapport du Comité permanent de l’Agriculture et de l’agroalimentaire identifie clairement le besoin d’accroître la transparence et la confiance dans l’industrie de l’épicerie :
« Bien qu’elle soit en partie causée par des phénomènes mondiaux, notamment la hausse du coût des intrants et des carburants, les relations dans la chaine d’approvisionnement alimentaire ont une influence majeure dans la manière dont les prix se transmettent le long de la chaine d’approvisionnement et se répercute ultimement sur le consommateur. En étant la principale source d’approvisionnement pour bien des Canadiens et le principal débouché pour de nombreux producteurs et transformateurs, le secteur de l’épicerie a un rôle critique dans ces relations. Aussi, cette étude a mis en évidence la nécessité d’accroître la transparence dans le secteur de l’épicerie et de renforcer sa collaboration avec les autres acteurs de la chaine d’approvisionnement afin que les relations commerciales entre chaque maillon de la chaine soient équitables. »
Voilà exactement la position que nous défendons depuis le début de notre travail sur le Code de conduite en épicerie. Plus de confiance et de transparence permettraient de renforcer et de revigorer la chaine d’approvisionnement en épicerie. Bien que nous ne puissions seuls mettre un terme à la guerre en Ukraine ou empêcher la météo extrême d’endommager les récoltes, nous pouvons certainement nous attaquer aux contraintes qui nuisent au plein potentiel de l’épicerie, du secteur manufacturier et des chaines d’approvisionnement au Canada.