Depuis plusieurs années, les Canadiens ressentent la pression des prix à la hausse. L'escalade du coût de la vie fait que les ménages ont de plus en plus de difficulté à joindre les deux bouts.
La menace de tarifs américains qui plane et les tarifs canadiens en guise de représailles posent un risque d'inflation significatif sur les étagères d'épicerie et de pharmacie. Aucune autre industrie n'est en contact aussi fréquent avec les Canadiens que le secteur de l'épicerie. Si un impact se fait sentir sur les emplois au Canada, l'industrie de l'épicerie en ressentira les effets, que les produits d'épicerie se retrouvent ou non directement dans la mire.
Toutefois, il existe un danger furtif qui ne reçoit pas l'attention qu'il mérite : le dollar canadien. Au cours des trois derniers mois, le dollar canadien a perdu près de 600 points, passant d'autour de 75 cents à 69 cents face au dollar américain. Vu que plus de 65 % des produits d'épicerie sont importés des États-Unis, l'impact de toute dépréciation de notre devise ne pourra être absorbé indéfiniment par les fournisseurs et les détaillants.
Les pressions du taux de change ne sont qu'un élément agissant sur l'industrie des produits alimentaires et de consommation transformés (PAC). Selon le dernier sondage de PASC auprès de ses membres :
· 65 % des manufacturiers signalent que le coût des intrants augmente plus vite que les ventes nettes.
· 80 % des manufacturiers ont toujours une rentabilité moindre qu'avant la COVID.
· Plus de 90 % des manufacturiers ont transmis aux détaillants une part inférieure à l'impact total sur les coûts, ce qui signifie qu'ils absorbent et diffèrent l'impact par la synergie.
Mais voici l'enjeu critique : comparativement aux États-Unis, en moyenne, les divisions canadiennes de manufacturiers de produits alimentaires et de consommation multinationales affichent une marge brute qui représente 70 % de celle de leurs homologues américaines, et cet écart va grandissant. Cette tendance favorise une baisse de l'investissement au Canada, des pertes d'emploi, moins d'innovation et donc moins de choix pour les consommateurs. En bout de ligne, plusieurs songent véritablement à quitter le marché canadien.
De toutes les industries, celle qui comprend le mieux l'importance de considérer les consommateurs et les travailleurs canadiens en premier, c'est bien l'épicerie. Ce secteur
sait comment s'unir et encourager chaque jour l'accessibilité et la valeur des produits pour les Canadiens.
L'heure est venue de s'unir et de démarrer la puissance autosuffisante de la fabrication des produits alimentaires et de consommation au Canada. Ensemble, nous pouvons veiller à ce que les consommateurs et travailleurs canadiens aient accès aux produits alimentaires et de consommation innovateurs et à prix abordable dont ils ont besoin.