Alors que la Chambre des Communes poursuit ses audiences sur l’inflation du coût des aliments, les Canadiens devraient espérer que le pire est derrière nous, tout en demeurant réalistes quant au moment où les prix reflèteront des tendances meilleures.
Selon les plus récentes données, l’inflation a commencé à ralentir, passant de 6,3 % en décembre 2022 à 5,9 % en janvier 2023. Ce sont de bonnes nouvelles, mais la dure vérité demeure que les prix ne cesseront pas de grimper tout de suite.
Pensez au carton ondulé, un intrant de premier plan dans le transport et l’emballage. Les pointes de la demande au cours de la pandémie de COVID-19 ont poussé les prix du carton ondulé vers le ciel à un rythme remarquable de 55 %. La demande a ralenti en 2022 et les ventes de boites ont chuté de 8,4 % au quatrième trimestre. Une plus grande production au cours des prochaines années permettra d’augmenter l’offre alors que la demande se normalisera, ce qui fera baisser les coûts.
Mais il y a un « mais ». Les fournisseurs qui tentaient désespérément de satisfaire la demande imprévisible au cours de la COVID ont commandé du carton ondulé au prix fort. Ils devront utiliser ces stocks avant que les prix actuels, plus modiques, n’améliorent leur prix coutant. Des analyses similaires pourraient s’appliquer au coût du transport, où l’inflation rampante et les pénuries critiques d’espace de conteneur et de chauffeurs semblent s’atténuer.
Malheureusement, 85 % des manufacturiers de produits alimentaires, de santé et de consommation s’attendent à ce que l’inflation persiste dans l’avenir immédiat (données internes de PASC). Quatre-vingt-dix pour cent d’entre eux signalent que les coûts augmentent encore plus vite que les ventes. Certains prévoient que ces conditions pourraient nécessiter des changements aux prix facturés aux détaillants et certains détaillants transmettront cette augmentation aux consommateurs. La capacité de chaque entreprise et de chaque détaillant d’absorber ces hausses varie et la situation demeure complexe.
Comme c’est le cas avec la « tempête parfaite » de ruptures de la chaine d’approvisionnement en cours depuis plusieurs années, qui alimente l’inflation du prix des aliments, la collaboration dans l’ensemble de la chaine d’approvisionnement demeure le meilleur moyen de s’assurer que les familles canadiennes puissent avoir accès aux produits dont ils ont besoin à des prix qu’ils peuvent se permettre.
Les agriculteurs, les fournisseurs, les détaillants et le gouvernement doivent tous se souvenir que jeter le blâme sur autrui ne fait que distraire des efforts nécessaires à renforcer le secteur manufacturier et les chaines d’approvisionnement essentiels du Canada, ce qui devrait être fait depuis longtemps. La règlementation qui ne favorise pas la compétitivité, les mesures dissuasives pour l’amélioration des immobilisations, les pénuries de main-d’œuvre persistantes et les déséquilibres entre les fournisseurs et les grandes chaines d’épicerie font partie des facteurs qui, depuis des décennies, ont affaibli l’environnement commercial canadien et jugulé la santé et la résilience de la chaine d’approvisionnement.
Des solutions s’offrent à nous. Les chefs de file responsables des milieux agricole, manufacturier et de la vente au détail se sont rassemblés afin de développer un code de déontologie pratique destiné à éliminer les inefficiences et les frictions entre les fournisseurs et les grandes chaines de détaillants. La version préliminaire de ce code doit être publiée à des fins de consultation au cours des prochains mois. Une fois implanté, ce Code améliorera la transparence et la prévisibilité et en bout de ligne, améliorera la valeur, l’innovation et le choix pour les Canadiens.
La pandémie de la COVID a révélé à quel point les détails de la chaine d’approvisionnement essentielle sont importants pour la vie de chaque Canadien. Éliminer les contraintes dans la chaine d’approvisionnement des produits alimentaires, de santé et de consommation n’est pas en soi une panacée contre l’inflation, mais cette mesure sera d’une grande utilité.